Premiers fruits

Premiers fruits

L’offrande qui nous connecte au ministère apostolique
Par Alain Caron

Il est assez connu dans l’église que les finances fait partie intégrante du culte rendu à Dieu. Nul besoin ici d’expliquer le rôle de la dîme, des offrandes et des aumônes, principes qui sont abondamment expliqués (du moins c’est à espérer) dans la formation de base que reçoivent les croyants.

Nul besoin non plus, dans le cadre de cet article, d’expliquer la loi de la semence et de la récolte, ni comment la quantité de semence utilisée détermine la grosseur de la moisson qui suivra. Les applications en sont connues, qu’on prenne seulement l’histoire de la veuve et de ses fils qui, dans 2 Rois 4:1-7, ont reçu la provision miraculeuse d’huile. Ce sont eux qui ont déterminé, avec le nombre de vases qu’ils ont présenté, la quantité d’huile qu’ils récolteraient.

Nul besoin non plus de mentionner les vertus de la générosité, ni l’avantage qu’il y a à donner avec joie. Nous sommes tous bien au courant de ces choses.

Il y a cependant un autre volet à l’aspect financier de notre relation avec Dieu dont il est abondamment question dans le Nouveau Testament comme dans l’Ancien, et qui est probablement l’un des plus méconnus de tous, celui des premiers fruits.

 

Premiers fruits

Le principe des premiers fruits est simple : en consacrant à Dieu la première partie, ce qui suivra sera béni. Dans le contexte agricole de l’Ancien Testament, cela voulait dire que présenter au Seigneur les premières gerbes de céréales avant que les champs soient mûrs garantissait d’avance sa bénédiction sur l’ensemble de la récolte à venir. Autrement dit, ce qu’on fait des prémices détermine ce que deviendra l’ensemble. Le même principe est repris dans le Nouveau Testament :

Or, si les prémices sont saintes, la masse l’est aussi ; et si la racine est sainte, les branches le sont aussi. (Romains 11:16 )

Jésus lui-même nous sauve selon ce même principe. Il est devenu, en s’identifiant à nous, la première portion qui rachète la masse de l’humanité :

Mais maintenant, Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts.
(1 Corinthiens 15:20)

 

Une offrande différente

Nous sommes tous habitués à la dîme, mais en général, beaucoup moins aux premiers fruits. Dans l’Ancien Testament, les deux suivent les cycles des différentes récoltes de l’année, mais de façon très différente. La dîme est un pourcentage fixe qui se prend sur la moisson, mais seulement après qu’elle soit rentrée, ou si l’on veut, après que les revenus soient encaissés. L’offrande des premiers fruits, elle, n’est pas un pourcentage fixe, mais une portion offerte avant que la récolte ne soit mûre, ce qui implique un élément de foi pour ce qui n’a pas encore été manifesté. Le même principe s’applique à la gestion des troupeaux.

Une autre particularité de l’offrande des premiers fruits est qu’elle est donnée directement  au sacrificateur :

Parle aux enfants d’Israël et tu leur diras : Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne, et que vous y ferez la moisson, vous apporterez au sacrificateur une gerbe, prémices de votre moisson. (Lévitique 23:10)

Ézéchiel va dans le même sens et ajoute les bénéfices que l’on en retire pour notre maison :

Les prémices de tous les fruits, et toutes les offrandes que vous présenterez par élévation, appartiendront aux sacrificateurs ; vous donnerez aux sacrificateurs les prémices de votre pâte, afin que la bénédiction repose sur votre maison. (Ézéchiel 44:.30)

Nombres 18 fait bien la différence entre les dîmes et les premiers fruits. Les dîmes sont données aux lévites pour leur service (v.21) tandis que les premiers fruits sont pour Aaron, le souverain sacrificateur (v.12-13). Plusieurs s’entendent pour dire que les lévites représentent aujourd’hui le ministère pastoral dans l’église. Mais quel est l’équivalent des sacrificateurs? Hébreux 3 :1-2 prend le ministère du souverain sacrificateur qui appartenait à l’ancienne alliance et le rattache au ministère de l’apôtre qui apparaît sous la nouvelle alliance :

C’est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation céleste, considérez l’apôtre et le souverain sacrificateur de la foi que nous professons, Jésus, qui a été fidèle à celui qui l’a établi, comme le fut Moïse dans toute sa maison.

En suivant ce parallèle, les premiers fruits devraient donc aujourd’hui être dirigés vers les apôtres que le Seigneur a établis pour l’édification du corps de Christ et avec qui nous sommes alignés pour notre couverture spirituelle.

 

Application pour aujourd’hui

Les offrandes de premiers fruits devraient être données au ministère apostolique auquel nous sommes rattachés, mais de quelle façon?

En transposant le modèle reçu de l’Ancien Testament pour la vie d’aujourd’hui, nous voulons donner les premiers fruits sur une base régulière, tout au long de l’année, pour chaque nouvelle récolte qui s’annonce. Quelle sont ces récoltes? Elles peuvent se présenter sous différentes formes : un nouvel emploi, une augmentation de salaire, un nouveau contrat, de nouveaux profits, un nouveau marché pour son entreprise, des gains sur des investissements, des dons que l’on reçoit, une bénédiction qui nous arrive, en fait tout progrès dans nos finances. Maintenant, combien faut-il donner? Rappelons que les premiers fruits ne sont pas réglementés comme la dîme. Ils ne la remplacent pas non plus. Les deux ont leurs caractéristiques propres. Les premiers fruits laissent une grande place à l’expression de la liberté et de la foi. Tout comme la grosseur de la gerbe qu’on devait présenter n’est jamais spécifiée, il n’y a pas non plus de mesure fixe pour établir le montant d’une offrande de premiers fruits. On peut donner son premier chèque de paye dans le cas d’un nouvel emploi, sa première augmentation de salaire, ses premiers revenus sur investissement chaque mois ou chaque année, le premier paiement reçu sur chaque nouveau contrat, etc. On peut même donner par la foi les premiers fruits d’une récolte que l’on espère, même si elle n’est pas encore visible. Le principe dans tous les cas est de donner régulièrement et généreusement, sachant que la semence mise dans la bonne terre produit une récolte abondante.

Pour résumer, les premiers fruits sont une portion de toute croissance, de toute augmentation, de tout avancement que Dieu nous donne, une offrande de reconnaissance et d’honneur qui nous connecte avec le ministère apostolique. Une grande promesse de prospérité y est rattachée :

Honore l’Eternel avec tes biens, et avec les prémices de tout ton revenu :
Alors tes greniers seront remplis d’abondance, et tes cuves regorgeront de moût.
(Proverbes 3 :9-10)

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C’est Peter Wagner qui a été le premier à m’expliquer le concept des premiers fruits quand il m’a invité à faire partie de Global Spheres. Il m’a ensuite dirigé vers un livre extraordinaire sur le sujet par Robert Henderson, The Caused Blessing. Mon article est largement inspiré de ce que ces deux hommes ont écrit sur le sujet. Pour en apprendre davantage, je vous conseille l’excellent l’article de C. Peter Wagner, Making Firstfruits Practical, sur le site Web de Global Spheres : http://www.globalspheres.org/trainingwhitepapers.asp